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134

Michael L. LINQUATA

Company D - 134th Infantry Regiment


Michael L. LINQUATA

Michael L Linquata est né le 5 juillet 1925.
Son papa, Leonard Linquata travaillait dans une usine qui transformait le poisson. Sa maman, Anne Linquata s'occupait des nombreux enfants. Michael compte en effet 4 soeurs plus jeune.

Introduction:


J'ai été mobilisé le 12 janvier 1944 au Fort Devens, près de Ayer, dans le Massachusetts. J'avais 18 ans. Ensuite, je fus envoyé au Camp Grant près de Rockford, dans l’Illinois, pour suivre un entraînement de base. Cela pris 16 semaines. Là bas, j'ai célébré mon 19ème anniversaire.

Ce fut la même formation que l'infanterie traditionnelle, sauf que nous n'avions pas de formation quant à l'utilisation des armes à feu. Nous avons été formés comme infirmier. Cela comprenait des procédures que nous pourrions avoir besoin au cas où nous recevions l’ordre d’assister les médecins dans les hôpitaux et un entraînement pour donner des soins de combat dans le cas où nous serions affecté avec une unité d’infanterie.

Le troisième camp où j’ai été envoyé fut le Camp Reynolds dans la partie ouest de Pennsylvanie, près de Youngstown, dans l’Ohio. Là-bas, j’ai été affecté temporairement au corps de tambours et clairons, avec mon ami italien « Umberto Lucente». Le Camp Kimore dans le New Jersey près de New York fut notre POE ou Port d’Embarcation.

Durant la troisième semaine d’Octobre 1944, je fus sur le Queen Mary avec Winston Churchill et 13.000 hommes durant 5 jours et demi. Il fut utilisé comme transport de troupes pendant la guerre.
Nous avons débarqué à Firth of Forth, en Ecosse. De là, vers Salisbury, en Angleterre, pendant environ trois semaines (Salisbury est à environ 65 km au sud-ouest de Londres). J’ai traversé la Manche le jour de Thanksgiving 44.

J'ai passé environ une semaine en France avant j'ai été affecté au 134th Regiment, 1st Battalion Aid Station.
Juste avant la Noël 1944, je fus transféré à la compagnie D, 2ème peloton comme Infirmier de Combat. Je me suis rendu en compagnie d’une vingtaine d'hommes blessés le 4 janvier 1945. Je fus gardé en captivité durant 88 jours et libéré le 2 avril. Puis nous avons été envoyés au camp de "Lucky Strike" au Harve en France durant environ une semaine. Vers la fin du mois d'avril 1945, je suis arrivé aux États-Unis où j’ai reçut deux mois de permission. Les deux premières semaines de Juillet, j'ai été envoyé à Lake Placid, New York pour un « Rest and Recuperation », où j'ai fêté mon 20ème anniversaire. Ensuite, j'ai été envoyé dans un camp près de Joplin, Missouri, "Camp Crouder » pour trois ou quatre semaines. Septembre, Octobre, Novembre, j'ai été affecté à la salle 44 du Lovel General Hospital au Fort Devens. J'ai été démobilisé au début du mois de décembre 1945. J'ai passé vingt-deux mois dans l'armée. J'avais maintenant vingt ans.

Chapitre I :
Deuxième Guerre mondiale est probablement l'événement le plus important du 20e siècle. J'ai eu l'honneur et le devoir de servir mon pays.
À la fin de 1943, nous, les garçons de l'école secondaire de Gloucester avions achevé un calendrier accéléré d'études. Cela nous a permis de terminer quatre années d'études en trois ans et demie. Beaucoup d'entre nous dans la classe de «44» ont été mobilisés en Décembre et ont prêté serment, au début de Janvier 1944. Certains sont allés dans la Navy et le reste d'entre nous dans l'US Army. Une trentaine d'entre nous de l'école secondaire Gloucester, avec environ un millier d'autres jeunes hommes passèrent un examen médical physique dans un grand garage que le gouvernement américain réquisitionna à cet effet à Boston. Il y avait environ une douzaine de « box » installé pour différents examens. Chacun d’entre nous reçurent un dossier avec de nombreuses feuilles que remplissaient les médecins et les sergents dans chaque box. Nous avons d'abord reçut l’ordre de nous déshabiller. Nous étions complètement nus, nous avons juste gardé nos chaussures et nos chaussettes. Environ un millier d'hommes tous nus en même temps et au même endroit, quel spectacle ce devait être.
Comme les autres, je suis allé de « box » en « box » et recevoir chaque formulaire rempli. J’étais proche de l’examen de la vue avant l’engagement. Aussi, j’étais en partie daltonien. J’avais peur de ne pas pouvoir passer cet examen et d’être déclaré 4F (exclus). C'était un traumatisme, que personne de mon âge, à cette époque, n'était préparé à assumer.
Nous voulions tous faire notre service à cette époque. Nous voulions tous être impliqués dans l'effort de guerre.
Quand je suis arrivé devant le « box » pour le test des couleurs, Jack Curly, un de mes copains de classe était juste derrière moi. J'ai lâché "Oh Merde". Jack m'a demandé ce qu’il y avait, et je lui ai parlé de mon handicap. Il m'assura qu’il allait m’aider. Le sergent au bureau tournait les pages et Jack me murmura la réponse, le nombre correct à l’oreille. Je devais répéter le nombre, très fort. C'est comme ça que j'ai passé cet examen.
Je suis entré dans l'armée de terre parce que j’étais myope. Jack entra dans la Navy, parce qu'il n'avait pas ce problème. Pour le reste de sa vie, Jack se reprocha le fait que j’ai été capturé et retenu prisonnier. Malgré mon assurance qu'il n'était pas responsable et que je ne l’ai jamais blâmé, je me suis mis moi-même en danger.

Parce que j’étais myope, j'ai été affecté au corps médical, un service limitée. Cela signifiait qu’à la fin de ma formation de base, qui dura seize semaines, je devais être affecté quelque part, mais pas au front. Vers la fin du mois de Juin 1944, l'armée réalisa qu'il y aurait de nombreuses victimes. Ils ont alors décidé qu'un autre examen physique devrait être accordé.

À la fin de cet examen, un sergent m'a dit que j'étais en service limité. Je le savais. Puis il me demanda si je voulais entrer au service en général. J'étais heureux, je pouvais le faire et j'ai dit oui. Cela signifiait, direction vers les zones de combat, je le savais bien. Je ne savais pas que, cinq mois plus tard j’allais participer à la plus grande bataille que l'armée américaine n'a jamais participé. Ce fut la plus grande bataille aussi bien dans la durée, que du nombre d'hommes, et de la quantité de matériels. Il y eu aussi plus de pertes, à la fois américaines et allemandes que durant toute les batailles auxquels l'armée américaine participa, avant ou depuis cette époque. Elle fut connue comme la « Battle of the Bulge ». Plus de 70.000 Américains et 80.000 Allemands sont morts durant cette bataille.

En Octobre 1944, moi-même ainsi que 13.000 autres GIs et le Premier Ministre Winston Churchill traversâmes l'océan Atlantique, sans aucune escorte, à bord du "Queen Mary". Le navire suivi un parcours en zigzag durant toute la traversée. L'océan était encore infesté de sous-marins allemands. Ce voyage dura cinq jours et demi. Nous avons tous pu voir "Winnie" débarquer, à "Firth of Forth en Écosse. Nous l’avons applaudis et il a répondu en faisant le signe « V » de la victoire.


J'ai passé environ trois semaines en Angleterre, dans la région de Salisbury, au sud-ouest de Londres. Bien que c’était des casernes de l’armée Anglaises, un avis avait été placé sur le tableau d'affichage. En échange d'un don de sang, l'armée nous donnerait une permission de 24 heures pour visiter Londres. Environ une douzaine d'entre nous sont allés à Londres. Certains d'entre nous prirent un fiacre pour visiter les curiosités. À la fin de la visite, notre chauffeur de taxi nous a amenés à jusqu’à un endroit dans le centre de Londres et nous a demandé de sortir du véhicule et de regarder autour de bâtiment, des ruines et rien de grande taille sur les 15 ou 20 pâtés de maison que nous pouvions voir. Imaginez, trente à quarante blocs, dans chaque direction totalement détruite. Il s'agissait d'une zone résidentielle. Il nous avons vu les résultats dévastateurs quand les forces aériennes allemandes et les Rockets bombardèrent cette grande ville.

Le jour de Thanksgiving 1944, je traversais la Manche à bord d’un autre transport de troupes. Mon dîner de Thanksgiving fut composé de hareng à la sauce tomate dans une boite ovale peut que j'ai pu acheter au commissaire du navire. Aucun repas ne fut fourni.

J'ai passé environ une semaine dans Repo-Depots en France pour recevoir une nouvelle affectation. Cela comprenait une série d'inoculations. Je crois que j’en ai reçut 6 en 6 mois que j’étais à l’armée. L'armée allait plus vite que nos papiers médicaux. Les médecins n’avaient aucune idée de quand datait la dernière injection et donc on en recevait encore et encore ! Ce fut probablement un don de Dieu. Bien plus tard dans le camp de prisonniers de guerre j'avais perdu près de 25 kilos et je souffrait de malnutrition, mais je n'avais pas de maladie.


J'ai rejoint le premier bataillon de station de secours du 134th Infantry, 35th Division en tant qu’infirmier « aide médicale» durant la première semaine de Décembre 1944. Avec d’autre remplaçant, nous avons été emmenés à bord de grand camion de l’armée (plus connus sous le nom de 6x6) jusqu’au front. Le ciel était couvert, et il faisait froid et humide. Nous avons commencé à entendre l'artillerie américaine envoyer des obus. Puis nous avons vu et dépassé les emplacements de l'artillerie américaine. Alors
qu'on s'approchait du front, on pouvait entendre les départs de tirs d'artillerie américaine et les arrivées des obus allemands. Ceci alait se poursuivre durant un mois entier, le temps que je suis demeuré au combat, et aussi un peu plus tard, quand j'ai été prisonnier de guerre ; Les obus américains hurlant vers les positions allemandes, et les tirs allemands hurlant en retour à essayer de nous atteindre. Nous étions alors à Habkirchen, en Allemagne. C'est juste au nord de la France entre la Suisse et la Belgique.

J'ai assisté le médecin du poste de secours du bataillon et je fus aussi brancardier. Avec un autre gars, on allait jusqu’à la ligne de front à environ 2 kilomètres pour ramasser les blessés et les ramener à la station de secours. A plusieurs reprises, nous avons été prit sous un barrage d’artillerie Allemand. Je gelais sur place si je ne bougeais pas et j’avais plus de chance d’être touché par un shrapnel. J’ai couru aussi vite que je le pouvais en direction d’où était tombé le premier obus. J’avais plus de chance de m’en sortir dans cette direction. Il y avait environs 25% de chance d’être touché de ce côté-là et 75% si on s’arrêtait. Si l’on était dans un foxhole bien construit avec une bonne couverture de terre au dessus, il y avait environs 95% de chance de ne pas être blessé ou tué. Le poste de secours fut l’objectif des Allemands mais pas un obus ne le toucha.

Pendant ce temps, un fantassin fut amené avec un terrible cas de « pied de tranché ». Ses pieds étaient gonflés, et on ne pouvait lui enlever ses bottes. Il était hagard et il parlait comme s'il était fou. Je pense qu'il l’était. Il ne voulait pas rester dans le poste de secours y recevoir des soins médicaux. Il voulait retourner dans son unité. Il voulait retourner au front dans l’horreur et le stress. L'endroit où il forme.
L'endroit oĂą il serait Ă  sa place.
Il me raconta cette histoire, et je l'ai cru. "La nuit, il rampa hors de son foxhole, traversa le « no man’s land », rampa jusque dans un foxhole Allemand, trancha la gorge de l’ennemi trou, coupa une oreille et la laissa comme on laisse une carte de visite et retourna dans son foxhole. Physiquement et mentalement, il avait franchi la ligne. Certains hommes ont perdu des parties de leur corps, lui, il avait perdu son esprit.

Ceux qui moururent au poste de secours furent placés à l’extérieur pour l’enregistrement des sépultures, emportés et enterrés. Durant la troisième semaine du mois de décembre, j’ai été assigné comme « infirmier de combat » au 2ème Peloton de la Compagnie D.

Chapitre II :


Les Allemands avaient percé les lignes américaines en Belgique le 17 Décembre 1944. L'état-major général ordonna au général Patton et ses troupes de se désengager de la bataille de Habkirchen, vers l'Allemagne et à se joindre au combat en Belgique. Sur le chemin nous nous sommes arrêtés le jour de Noël à Metz, France. Ici, nous avons dîné avec de la dinde chaude. Ce fut mon dernier repas chauds pour les trois prochaines mois et demi. Au matin de Noël, le 134th Regiment fut assemblé et l’appel fut fait. L'officier en charge criait : »Compagnie A » et le plus gradés des sous—officiers répondait en général « Présent et au complet. » Le Deuxième peloton était aligné, mais il n'y avait pas de sous-officier chargé de répondre au deuxième peloton.

Je suppose que parce que j'étais l’infirmier, les hommes pensèrent que c’était à moi à répondre. Ma réponse fut « Présent et au complet ». J'avais peur d’être réprimandé mais je ne le fus pas. J'ai appris plus tard, que tout ceux qui manquaient, avaient été envoyés en Belgique en Jeep pour repérer les lignes de front.

Le 26 Décembre, le 134th Regiment s'installa à proximité d’Arlon en Belgique. De là, nous avons poussé en liaison avec la 4th Armored Division pour soulager la 101st Airborne qui était encerclé à Bastogne. Nous avons ouvert et tenu ouvert la route pour que les fournitures et les munitions puissent être envoyé à Bastogne. La 35th Division se battit depuis Arlons en Belgique qui était à environ 3 kilomètres du Luxembourg et au-delà de la ville de Bastogne. Nous nous sommes battus dans et hors du Luxembourg et de la Belgique. Nous avons libéré Bigonville et Boulaide à Luxembourg. En Belgique, nous avons libéré Tintange, Viller-la-Bonne-Eau, Lutremange, où l'on a dédié une plaque à la 35th Division et au général Patton, le samedi le 14 Septembre 2002 à Lutrebois et Marvie, où je devais me rendre avec une vingtaine d'hommes blessés.

La durée de vie moyenne d'un fantassin, sur le Théâtre d’Opération Européen durant la Seconde Guerre mondiale était d'environ 10 à 15 jours. Certains ont eu la chance, ils ont vécu plus longtemps, certains n'ont pas eu cette chance, et ils sont morts ou ont été accidentés beaucoup plus tôt.

Les dangers dont nous avons du faire face étaient l'artillerie et les obus de mortier ennemis, les champs de mines, les pièges, les chars Tigre, tirs d'armes légères, pied des tranchées, les pieds gelés, et la fatigue de combat. Je ne me souviens pas qu’on n’ai reçut un repas chaud au front. Nous ne pouvions pas allumer de feu où allumer une cigarette à l’extérieur car cela pouvait donner notre position à l'ennemi. Nous parlions à voix basse ou pas du tout, nous ne voulions pas que l'ennemi nous entende ou nous voies. Nous avons voulu faire preuve de vigilance et être prêts, à tout moment.

Nous avons dû également faire face à l'ennemi naturel, le gel. La température était en dessous de zéro, jour et nuit pendant plus d'un mois. Lorsque nous avions à creuser un foxhole, nous espérions pouvoir l’utiliser durant un ou deux jours. Cela nous fournissait un abri et un peu de sécurité par rapport aux obus ou d'une soudaine attaque ennemie.

Le foxhole typique est d'environ 1m20 de profondeur, 1 mètre de large et 1m50 de long. En général, il y a deux hommes par foxhole. La nuit, l’un des deux restaient sur ses gardes tandis que l’autre essayait de dormir. Si nous avions assez de temps, nous construisions un toit au-dessus du foxhole en laissant une ouverture d’environs 90 sur 60. Le toit était fait de bûches et de branches recouvert d’une tente puis recouvert de terre. Nous n’avons presque jamais eu le luxe d'utiliser le même foxhole plus d'une journée. Parfois, nous pensions que nous allions tenir une position, nous démarrions l’aménagement de notre foxhole, puis on nous dit que nous nous déplacions vers une autre position, tout était à refaire. Et à peine installée ont partaient à l’attaque.

Le Staff Army General s’attendait plus au combat qu’au climat glacial ainsi, il n’y eu acune distribution pour nous fournir des vêtements chaud. Les engelures affectèrent les pieds, les mains et les oreilles. Les « pieds de tranchées » n’étaient pas inhabituels. Garder les chaussures et les chaussettes sur de très longues périodes, dans l’humidité et le froid en était à l’origine. Si une situation d'urgence arrivait nous pourrions ne pas avoir assez de temps pour remettre nos chaussures. Pour survivre dans ces conditions glaciales, on portait de longs caleçons, deux paires de bas de laine, nos bottes de l'armée, deux paires de pantalons, deux chemises et une cravate, un pull et un manteau. Sur notre tête, bonnet de laine de l’armée, le liner et le casque d'acier.

Le sol était gelé et il y avait un pied de neige ou plus, et il faisait froid. Comme on pouvait s'y attendre, de fortes fièvres mettaient parfois les hommes hors de combat. A cause du stress des combats, des hommes souffraient de crises de nerfs. Ces hommes pouvaient devenir hystériques, pleurer et verser des larmes. On les regardait et on pensait qu'ils étaient devenus fous. Avec le recul, je me dis qu'ils se sont éloignés du front et ont échappé à de terribles dangers. Le restant d'entre nous a continué de combattre, au prix de risques considérables. Qui étaient les vrais fous?

Quelques hommes ont eu la chance, ils reçurent la blessure à un million de dollars. Ces blessures mineures nécessitaient l’évacuation du blessé vers l'hôpital de campagne pour récupérer, parfois pendant une semaine ou deux. Une fois guéri ce soldat était renvoyé en première ligne. J'ai rencontré un homme qui prétendait qu'il était blessé et il fut renvoyé cinq fois.
Contrairement à l'Air Corps ou plus tard, des vétérans du Vietnam, il n'y eu aucune période de service; nous étions là pendant toute la durée de la guerre, si nous pouvions y survivre. Il n'y avait pas de rotation pour les fantassins de la Seconde Guerre mondiale.

Le front se trouvait dans un état de flux constant. Nous ne savions jamais exactement où était l'ennemi. Pour le savoir, il était parfois nécessaire d’envoyer des patrouilles. Notre peloton a reçu l'ordre d'en envoyer une, et comme j'étais le seul médecin, et que les hommes ne partaient pas sans infirmier, je me suis porté volontaire pour y aller. Nous avons couvert 8 ou 9 kilomètres. Nous avons été très chanceux il n'y avait pas d'ennemi dans la région. S'il y en avait eu, nous aurions été tirés comme à la chasse aux canards. Le QG prenait ses décisions basées sur ce type d'information, comme le cas de déployer des hommes et du matériel.

Quand nous étions au combat ou en patrouille, nous devions garder cinq mètres entre les uns et les autres. Cela permettrait de garantir que seuls un ou deux à la fois serait blessé ou tué, par un éclat d'obus ennemi. L’infirmier était toujours le dernier de la ligne.

Un jour, au crépuscule tandis que près de Bastogne, on nous a ordonné de nous mettre en position, afin de soutenir la Compagnie B. Elle était localisée 2 kilomètres devant nous. Le Sergent Masse nous commandait. Quand nous sommes arrivés, le capitaine de la compagnie B nous a dit de prendre position sur la route. Ce que nous avons fait et nous avons commencés à creuser. A ce moment il faisait nuit. Nous avons été pris en embuscade par des snipers. Ces Allemands étaient à près de 5 mètres, nous surplombant, dans les arbres. Ils nous ont pris par surprise, ont ouvert le feu et ont utilisé de puissants projecteurs pour nous localiser. Le Sergent Masse garda son sang froid et nous ordonna de le suivre hors de la zone. Ce que nous avons fait et nous avons traversé la route pour rejoindre la Compagnie B. Elle n’était plus là. Alors, nous sommes retournés à notre dernière position. Nous sommes mis en file, 5 mètres entre chaque hommes en contre bas sur le côté gauche de la route,en restant baissé tout le temps, et sans faire de bruit.

Alors que nous nous approchions de la colline, nous avons entendu une compagnie de soldats allemands sur le côté droit, de l’autre côté de la rue. Notre peloton cessa de bouger. Encore une fois j'étai le dernier homme de la ligne, et j'étai très préoccupé pour ma sécurité. Apparemment, un soldat allemand avait vu quelque chose et traversa la rue pour enquêter. Avant qu'il ne puisse faire le moindre mouvement, nos hommes le capturère. A ce moment, je suis venu de l'arrière. Je lui demandai s'il avait une arme sur lui. Nos hommes avaient retiré un revolver et un étui, et ne pensait pas qu'il en ait eu d’autres. Je n'étais pas à l'aise avec cette réponse. J'ai fait une autre fouille corporelle. Il avait un revolver P38 repliés sous sa ceinture, sous son uniforme que j'ai prit.

Nous l'avons conduit sur la colline à un nouveau check point américain. Ces nouvelles troupes, d'abord nous soupçonnait d'être Allemands en uniforme américain. Ils nous ont demandé notre mot de passe, nous n'en avions pas. Après quelques minutes, ils nous laissèrent passer. Ensuite, nous avons réquisitionné un Jeep, mis l'Allemand devant et le conduisirent vers le QG de la Compagnie. Il devait être interrogé. Nous étions fier que ce désastre tourne finalement en succès. Toutefois, le capitaine n'était pas aussi heureux que nous. Au QG, après une autre fouille, ils ont trouvé sur l’Allemand, un couteau poignard dans sa botte, que nous avions raté. Le P38 était le mien. Cependant, j'ai été capturé, quelques jours plus tard. Quelqu’un du QG, à ma place, la sans doute envoyé chez lui comme trophée de guerre.

Peu de temps après, au cours de cette même semaine, nous étions en patrouille et on s'était arrêté à la lisière de la forêt, avant de quitter notre couverture, nous regardions autour de nous. Tout à coup, nous avons repéré deux snipers allemands marchant à travers une clairière devant nous et en contre bas. Ils portaient des uniformes de camouflage blanc et des fusils à canon long de tireurs d'élite. Nous avons installé nos mitrailleuses et fîmes feu. Ils étaient justes à la bonne portée. Nous en avons touchés un. Une traînée de sang indiqua qu’ils étaient entrés dans les bois où ils furent en sécurité. Il est possible que ce soit le même sniper qui nous avait tendu une embuscade un jour ou deux avant.

Le Jour de l'An 1945, nous étions à l’attaque à nouveau. Nous progressions dans une zone agricole à Lutrebois, en Belgique, où nous fûmes momentanément bloqués par un enclos en pierre d'environ 1,20 m de hauteur. Les allemands savaient que nous arrivions et ils nous avaient localisés avec leur artillerie et leurs canons motorisés. Les obus tombaient très près et ce n'était plus qu'une question de minutes avant qu'ils nous tombent pile dessus.

Le sergent fut le premier de l’autre côté du mur et le reste des hommes étaient censés le suivre. Parce que j'étais l’infirmier, je devais être le dernier à franchir la clôture. Les hommes avaient de bonnes raisons de craindre pour leur vie, et étaient réticents à suivre le sergent. Je l'ai vu différemment, je craignais que si nous restions là, l'artillerie ou des obus de mortier allaient sûrement nous toucher.

J'ai tenté vainement d’encourager les hommes en leur souhaitant une bonne année à chaque fois qu’un obus Allemand arrivaient. Cela ne l’est à pas encourager les hommes à bouger. Ensuite, j'ai essayé de leur faire honte en leur demandant si "ils voulaient vivre éternellement". Ils ne virent pas l'humour dans tout ce que j'ai dit (l'âge moyen de ces hommes était seulement dix-huit ou dix-neuf ans). Je voulais que ces hommes passe par dessus la clôture, parce que nous étions en danger de mort en restant là et je devais être le dernier à quitter la position.

Nous avons tous franchi la clôture, après quelques hésitations, et nous sommes parvenus jusqu’à notre objectif du jour. Une nuit où nous étions logés dans une ferme avant le dernier jour, quelque chose s'est passé, qui nous parut très drôle. Un des hommes a dû répondre à un besoin naturel. Il est allé à l'extérieur, à côté du bâtiment où nous étions et fis « son devoir ». Quand il est sorti, la nuit était calme. Mais quand il baissa son pantalon, les obus d'artillerie allemande commencèrent à tomber. Il fut touché par un petit morceau de schrapnel alors qu’il avait le pantalon baissé qui entra dans ses fesses ! Il revint dans le bâtiment à quatre pattes, en criant: «Je suis touché, je suis touché." Toujours avec son pantalon autour de ses genoux. Nous avons tous éclaté de rire. C’était une petite blessure mineure et il était quitte, hors de combat, pour une semaine ou deux. C'est ce que nous avons appelé une blessure à un millions de dollars. Il était l'homme le plus chanceux. Et une Purple Heart pour commencer.

J'étais prêt pour la plupart des éventualités. Lorsque je le pouvais, je me rendais à la station de secours du bataillon pour prendre des médicaments et des comprimés pour les hommes. Les médicaments étaient dans de grandes jarres à bonbons en verre. Tous correctement étiquetés quant à leur utilisation. Les bleus étaient pour la constipation. Les rouges la dysenterie. Les jaunes pour le virus du rhume. Je distribuais la couleur en fonction de l'état du malade. J'ai également eu des médicaments pour les muscles endoloris et des maux de tête. Généralement je devais être bien préparés pour des blessures graves.

Quand un soldat était blessé, l'appel était immédiatement lancé immédiatement pour le "Doc". L’infirmier se précipitait pour le blessé, lui couper ses vêtements pour exposer la plaie, puis retirer le « pack » médical du blessé de sa ceinture, et l'utiliser en premier. Il s'agissait d'une compresse, de poudre de sulfamide et d'un flacon de morphine. La plupart des hommes à l'époque avaient peur de la dépendance et le plus souvent protestait contre l'utilisation de la morphine. Tous les blessés ont reçu ce médicament. Il est nécessaire de les calmer et d’éviter la douleur. Sinon, la douleur se faisait sentir une demi-heure plus tard. Dès que possible, en fonction des conditions de combat à l'époque, les blessés étaient dirigés prestement au poste de secours du bataillon. Habituellement situé à moins de 5km derrière les lignes. Je ne me souviens pas que moi-même ou quelqu'un d'autre, verse une larme, quand un autre soldat était blessé ou tué. Nous avons pensé que les morts étaient chanceux. Nous savions que les morts allaient tous au paradis. Un Dieu miséricordieux qui ne pouvait pas les ré envoyé en enfer à nouveau. C'était fini pour eux. Les blessés les moins graves étaient aussi chanceux. Ils allaient à l'hôpital pour récupérer, ils seraient loin du danger, et dans un lit propre et chaud. Je me sentais désolé pour ceux qui étaient gravement blessés, ils allaient devoir vivre avec. Tels que la perte des bras ou des jambes, ou des blessures à l’estomac. Mais encore, nous ne pleurions pas. Nous pourrions être le prochain. De la station de secours du Bataillon, les blessés étaient transportés vers un hôpital de campagne. Si les hommes avaient des graves blessures, ils étaient envoyés en Angleterre ou aux États-Unis.

Nos divisions d'infanterie comptaient environ treize mille hommes, quand elles étaient au complet, trois régiments dans chaque division. A pleine puissance, il y avait 40 hommes dans chaque peloton, 3 pelotons à une compagnie. Durant les 10 mois de service sur les champs de bataille d’Europe, 600 hommes ont transité par la Company D du 134th Infantry Regiment. Ceci parce que les victimes étaient très élevés et ces hommes étaient tués, blessés, malades ou capturés. Environ 1800 hommes dans les 12 compagnies de première ligne dans le Régiment d'Infanterie avait la majorité des pertes. C’était des hommes dans des compagnies de fantassin et d’armes lourdes. Les autres parties du régiment étaient composées des troupes de soutien. Inclus, les Compagnies de QG, les compagnies d'approvisionnement, l'artillerie de campagne, les cuisiniers, les commis au courrier, les chauffeurs de camion, les troupes du génies, les chars d'appui, le parc automobile, la cuisine de campagne, les munitions, les « orchestres » et les compagnies de canons, etc, qui étaient habituellement dans des positions plus sûres et subir des pertes beaucoup moindre. Il s'agissait d'1 km à 5 km derrière nous, et parfois plus.

Les bruits de la guerre pouvaient être assourdissant quand il y avait un barrage d'artillerie au dessus de nous, ou quand nous étions au milieu d'un combat. Et d'autres fois, les sons étaient mortellement calmes. Durant les 10 mois de service sur les champs de bataille d’Europe, 600 hommes ont transité par la Company D du 134th Infantry Regiment.

Immédiatement après chaque barrage d'artillerie que les Allemands nous balançaient dessus, je sortais de mon trou et regardais autour de moi pour voir si un de nos hommes étaient blessés ou tués. Une fois, après avoir cherché après des blessés, j’ai vu un de nos hommes, gisant sur le sol, visage regardant le ciel, les yeux ouverts, une partie de son crâne avait explosé, et la moitié de sa cervelle sortait de sa tête. Il n'y avait pas de sang parce qu'il était mort instantanément. J'ai fait une chose étrange. J'ai reposé doucement sa cervelle dans sa tête, je l’ai bandé et je lui ai remis son casque. Quelque part, je pensais que c n’était pas bon pour lui que d'être enterré avec sa cervelle qui sortait de sa tête. Je n'oublierai jamais cet événement macabre.

Les images de la guerre n’étaient que maisons, fermes, murs, et églises dévastées, des camions brûlés et des tanks explosés. Des obus d'artillerie, des obus de mortier, des obus de tanks et des rockets de bazooka furent la principale cause de ce spectacle. Ce sont les Allemands et nous qui causâmes ces dommages. Nous avons vu des cadavres d'animaux, comme des vaches et des chevaux aux ventres gonflés, couchés sur leurs dos et les pattes montrant le ciel. Nous avons vu des parties d'animaux, et des bras d'homme et des jambes dispersés. Aussi des corps d’Allemand et d’Américain morts écrasés à tel point qu’on ne pouvait plus les reconnaître par les chars.

L'odeur de la guerre peut être mieux décrite comme une odeur ». C'était un mélange d'animaux morts et pourris et de morceaux de cadavres. Ajouter l'odeur des explosifs, l'odeur des bâtiments en feu et l'odeur de l'homme et les animaux brûlés. C'était une odeur qui ne sera jamais oublié.
Pour donner une autre vision de l'horreur et la destruction de la guerre: Le village de Houffalize, à environ 10 kilomètres au nord de Bastogne, avec une population alors comme maintenant d'un millier de personnes, deux cents civils ont été tués et il n’y avait que quatre maisons encore debout après que les Américains aient libérés la ville. Et pourtant, ils étaient heureux de payer ce prix élevé pour se débarrasser des Allemands.

Ma mission en tant qu’infirmier de combat était ni plus ni moins dangereux qu'un fantassin. Nous étions dans la même tranchée. Parce que les infirmiers ne portent pas d'armes, nous n'étions pas considérés comme des combattants. Les fantassins, et tous les autres dans la zone de combat recevaient une rémunération supplémentaire, mais pas les infirmiers. Depuis St Lô, en France, où la 35th Infantry a pour la première fois affronté l'ennemi, jusqu'au jour de la victoire en Europe, pour chacun d'entre nous qui avait survécu au front, il y avait probablement de 10 à 15 hommes qui avaient disparu. Ces manquants avaient tous été tués, blessés ou capturés. C'est là typiquement le prix que l'infanterie a dû payé en 10 mois de très durs combats.

Durant mes 11 jours comme infirmier de combat au deuxième peloton de la Compagnie D, avant que nous soyons pris en embuscade le 4 Janvier 45, nous avons perdu un homme qui fut touché par des éclats d'obus dans le dos, un fut touché alors qu’il était à découvert lors d’un bombardement d’artillerie, deux que j’ai envoyé à la station de secours parce qu’ils avaient une forte fièvre, nous avons perdus notre Master Sergeant qui fut renvoyé aux Etats-Unis et deux autres furent blessés lors d’un tir de mortier alors qu’ont attaquaient. C’est 7 dont je me rappelle bien et peut-être encore deux autres, mais je ne m’en souviens pas. Nous n’étions pas a effectif complet quand nous avons quitté Metz en France. Nous avions probablement quitté la ville avec une trentaine d’hommes en moins et moins d’une dizaine nous ont encore quitté nous laissant une bonne vingtaine lors de mon dernier jour de combat, le 4 janvier 1945.

Le Dernier jour


Chapitre III :

Au alentour du 20 décembre, j'ai été transféré au 2ème peloton de la Compagnie D. Même si j'étais encore un Private, je fus brusquement élevé à une position honorée. J'étais maintenant dénommé "Doc", sauf quand quelqu’un était blessé alors on m’appelait « infirmier ».

En tant qu’infirmier, ma position devait être le dernier homme en ligne. En formation de combat, nous étions séparés d’environs 4 mètres les uns des autres, et nous gardions le silence. L’infirmier était un non-combattant, et nous n'étions pas autorisés à porter des armes à feu. Nous étions identifiés par quatre grandes croix rouges sur fond blanc peintes sur nos casques, et des brassards semblables, un sur chaque bras.

La 35th Infantry Division rejoignit les combats de la « Batttle of the Bulge » le jour de Noël 1944, nous étions une composante de la III Army du Général Patton. Pour son action héroïque, le 1er Bataillon du 134th Infantry Regiment fut décoré d’une Presidential Unit Citation. Le 1er Bataillon se composait des Compagnie A, B C et D. Même pendant les combats, toutes les troupes sous les ordres du Général Patton étaient tenues de porter une cravate, elle devait être en place, avec le col boutonné.
Nous étions également obligés de porter nos patchs à l'épaule. Cela signifiait que nous portions le patch de la division sur la gauche et le patche de la 3rd Army sur la droite. La philosophie du général était qu'il voulait que les Allemands sachent qu'ils se bataient contre le général Patton.

Les combats étaient intenses. Nous sommes arrivés sous effectif, et après dix jours de combats intenses, nous avions perdu la moitié de ce qui nous restait. Généralement, ils étaient blessés ou tués. Quelques un tombèrent malade et ont été renvoyés à l'hôpital de campagne. Le dernier repas chaud que nous avons mangé fut à Metz en France le 24 Décembre. Nous sommes restés dans des casernes de l'armée française durant la nuit la veille de Noël. Sur le terrain, nous avons mangé des rations C froide ou une boîte de conserve ou une ration K qui étaient emballés au sec, pas de repas chaud. Au combat, il n’y avait pas de repas chaud.

Neuf de mes derniers dix jours, nous avons dormi dans ou plutôt sur la terre. Le sol était tellement gelé qu’il était presque impossible de creuser un foxhole. Le pied de gel avant bien 1 mètre 20 de profondeur. Nos vêtements étaient insuffisants pour le froid mordant. Ce fut l'un des hivers les plus froids de la Belgique. La température était inférieure de jour comme de nuit durant plus d’un mois. Ce fut l’hivers le plus froid que connu l’Europe depuis 40 ans.

Nous nous sommes battus contre une des division SS les plus connues sous les ordres du Général Von Piper, et les avons battus les obligeant à faire demi-tour.

Tôt le matin du 4 janvier, du village de Marvie, en Belgique nous sommes à nouveau passé à l'attaque. La compagnie C en tête et le 2ème peloton de la compagnie D suivi. Le reste du premier bataillon, les compagnies A et B étaient derrière nous. Au début de l'attaque, nous avons perdu deux autres hommes, les mortiers allemands nous avaient mis « zéro » sur nous. Le mitrailleur de tête perdu ses jambes et l'homme derrière lui perdu son visage. Je me suis occupés de ces deux hommes et peut-être une centaine d'autres, avant et après. Nous étions alors dans Marvie, Belgique à 3 kilomètres au sud de Bastogne.

Environ une demi-heure plus tard, tout en étant à l’assaut, nous avons repéré un Panzer Tigre mutilé dans une clairière. Le Sgt. Masse voulu enquêter pour voir q’il n’y avait pas un observateur allemand là. Le Major qui nous commandait nous dit de ne pas nous en occuper.

Environ quinze minutes plus tard, la compagnie C traversa un champ à découvert vers une forêt, le deuxième peloton de la compagnie D suivi. La compagnie C atteignit les bois, le 2ème peloton était pour moitié dans le bois et hors du bois. Comme j’étais le dernier homme en ligne, je devais être au milieu de la clairière, les Allemands ont ouvert le feu. Nous avions été pris en embuscade. Nous avons détallé vers la forêt. Parce que j'étais plus léger parce que je portais moins de poids que les autres hommes, j’ai dépassé la plupart d’entre eux. Cependant, un des hommes, que nous surnommions « Pop » avait une trentaine d’année et avait laissé chez lui à Boston sa femme et ses 5 enfants, paniqua. Il est tombé derrière des bûches dans la clairière. Je l'aurais laissé là, mais j'ai décidé de sortir, en vue des Allemands, et de lui apporter mon aide. Les Allemands ont continués de tirer. Nous ne devions plus voir le Major ou les Compagnie A et B à nouveau. J'ai découvert lors d'une réunion de la Compagnie D en 1997 que le major avait mal lu la carte et nous avait conduit trop loin dans les lignes allemandes. Le Major ne fit aucun rapport sur les combats ou son rôle dans la méconnaissance des cartes. Plus tard, alors que le Capitaine Denning de la Compagnie C était dans un Stalag, le Major l’accusa de l’erreur de lecture de la carte. Le Major fut promus au grade de Général avant la fin de la guerre.

Nous avons combattu en bataille rangée pendant environ deux heures. La compagnie C et le 2ème peloton de la Compagnie D avaient moins de la moitié de son effectif pour combattre. J’écoutais et répondais à chaque fois qu’on appelait « infirmier ». Je n’ai à aucun moment eu le temps d’observer la bataille. Pendant que je m'occupais d'un de nos blessés à l'orée d'un bois, un de nos hommes visa un allemand. Son fusil n'était qu'à quelques centimètres de ma tête. J'ai pensé que j'avais été atteint. Cela m'a perforé le tympan droit. J'ai roulé dans la neige, et j'ai constaté que j'avais toujours mes bras et mes jambes, et je n'ai pas vu de sang. J'ai donc continué de m'occuper des blessés. Mon oreille s'est infectée et a coulé pendant les trois mois où je suis resté prisonnier de guerre. Il n'y vait là bas aucune possibilité d'intervention chirurgicale pour régler mon problème. Le Docteur Fritz de Gloucester fut en mesure de corriger ça cinquante ans plus tard.

Aux environs de 14h00, les Allemands stoppèrent leur attaque. Le capitaine William Denning de la Compagnie C décida d'évacuer la zone. Il ne pouvait pas emmener les blessés avec lui. Il me demanda ainsi qu’à un infirmier de la compagnie C si nous voulons rester avec eux. Une demande d'un officier est un ordre, nous sommes donc restés. Le capitaine nous dit que quand il sera rentré, il nous enverra une ambulance pour nous récupérer. Bien sûr, la neige était d’une trentaine de centimètre d’épaisseur et il n’y avait pas de route.

Tous les hommes qui étaient encore capables de se battre partir avec le capitaine Denning. Le capitaine nous a laissé sans fusils, sans munitions, ou nourriture et j'étais n’avais presque plus d’équipement médicales. Les Allemands connaissaient notre position et pouvait attaquer de nouveau ou envoyer leurs obus de mortiers. Nous étions sans défense. Nous étions dans une situation désespérée.
Mon sergent, Jim Babcock, était un des blessés laissés derrière. Il avait une vilaine blessure à l’estomac et perdait beaucoup de sang. Il était dans un foxhole peu profond d'environ 30 cm de profondeur, et il était à moitié assis. Il me demanda, moi un Private ce qu'il devait faire. J'ai dit qu'en premier lieu, il ferait bien de dire des prières et de se mettre en paix avec Dieu, car je ne pensais pas qu'il passerait la nuit, et deuxièmment, il ferait bien de se débarrasser de toutes ses lettres ou photos de chez lui afin que les allemands n'en tirent aucune information.

En hiver, en Belgique, les journées sont courtes, la nuit tombe environ 15 heures 30 Maintenant, nous avons dû décider, passer la nuit, et nous espérons que les Allemands ne nous bombarder ou de nous attaquer de nouveau, ou nous rendre en espérant mieux. Aucun n’était un bon choix de toute façon. L’autre infirmier, les blessés et moi-même avons discuté de notre situation et avons décidé que la chose la plus prudente était de nous rendre.

J'ai demandé à l’autre infirmier s’il pouvait y aller. Il refusa catégoriquement. Nous ne pouvions pas rester là, pas de nourriture ou d'armes à feu, les hommes meurent, et en péril d'une autre attaque. Je l'ai fait. J'ai présenté la reddition de mes hommes. Nous étions le 4 janvier 1945.
Comme je quittais notre position, j'ai d'abord remarqué tous les morts allemands. Ils étaient si nombreux que, dans le respect des morts, j’ai marché entre et autour des corps gelés. Je les ai estimé à plus d'une centaine. Ce fut la raison de l’arrêt de l’attaque. Ils ne voulaient pas en perdre plus.
D'une certaine façon, je savais que les Allemands étaient retranchés au sommet d'une colline près de nous.

Je marchais en direction du sommet de la colline avec mes mains jointes sur ma tête. J'ai eu très peur. Tant et si bien que j'ai eu une expérience « hors du corps ». Mon corps marchait sur la colline, mon esprit le regardait.

Comme j'approchais environ à mi-hauteur, j'ai entendu le grondement des chars Tigre allemands. Puis j'ai vu deux canons de 88 pointé sur moi. Les chars Tigre étaient sur une surface plane. Le commandant de bord d’un des chars me fit signe de marcher entre eux et ensuite de me rendre sur la colline, ce que j'ai fait. Au sommet de la colline, retranché, il y avait une compagnie d'infanterie allemande. Je fus accueilli par un sous-officier Allemand. Il essaya de me questionner en allemand. Je ne parlais pas Allemand et que je ne comprenait rien. Mais je lui ai parlé par signes, faisant à deux reprise le mouvement des mains, tous les doigts écartés et disant "Dix", 20 américains blessés, et j'ai montré ma Croix Rouges pour indiquer que j'étais infirmier.

Il me fit signe de le suivre sur cette colline et à mi-chemin jusqu'à l'autre. Là, derrière une porte en bois, creusées dans la colline était un poste de commandement allemand. Le sous-officier frappa à la porte, et un officier allemand en grand uniforme répondit. Ils se parlaient en allemand, puis l’officier tenta de m'interroger en allemand. Et j'ai répondu de la même manière la langue des signes comme avant. Apparemment, ils ont compris que j'avais vingt blessés. J'ai dirigé une équipe d'infanterie allemande à notre endroit. Comme nous approchions de nos hommes, ils pouvaient nous entendre et ils commencèrent à crier, à «Camarade, camarade", comme je leur avais demandé de faire avant de les quitter.

Les Allemands ont immédiatement commencé à dépouiller nos hommes de leurs bracelets et bagues. J'ai sauté sur mes pieds, criant «Convention de Genève, Convention de Genève". Curieusement ils ont arrêté et ne prirent pas tout e qui avait de la valeur. Plus tard, en tant que prisonniers, nous avions besoin de ces bagues et montres pour le commerce de la nourriture avec nos gardiens allemands.

Comme la nuit était tombée, une compagnie d'infanterie allemande s'installa à notre ancienne place maintenant laissée vacant. Les Allemands emmenèrent le Sgt. Babcock et un autre grièvement blessé. Le reste d'entre nous ont été escortés ailleurs. J'ai jumelé les blessés, afin qu'ils puissent s’aider les uns les autres. Exemple: Si l'un avait une blessure à la jambe gauche, je lui faisais correspondre avec quelqu'un qui avait une plaie à la jambe droite.

Nous avons marché peut-être deux kilomètres ou plus. Nous avons alors été installé dans une grande grange avec d'autres prisonniers. Je n'en croyais pas mes yeux. Il y avait le Capitaine Denning avec la plupart des hommes de la compagnie C.
Seuls deux hommes que je connais ont été en mesure de revenir dans les lignes Américaines. L'un d'eux fut le Sergent Masse. Selon les documents officiels de l'armée 40 à 50 hommes s’échappèrent. Ce n'est pas vrai. Je pense que moins de 10 furent de retour. Durant cette bataille nous étions environs 100, si nous avions été au complet, nous aurions été 150.


86 soldats et deux officiers ont été cités comme MIA (Disparus au combat). Parmi eux, nos hommes, plus tard on retrouva 5 morts, avec un trou de balle unique dans la tête. Ils s'étaient rendus, et les Allemands les ont exécutés. Peut-être cinq ou dix furent de retour dans nos lignes. Un des hommes qui avaient servi dans la Compagnie D estima que 600 hommes avaient servi tout au long des 10 mois de combats en Europe dans la Compagnie D.
Le Sgt. Jim Babcock est mort dans sa ferme de North Platte dans le Nebraska, en 1998 environ. Il a vécu cinquante ans après la bataille. Je n'ai jamais pu le voir après la guerre. Je pensais qu'il était mort depuis longtemps.
400.000 Américains ont été tués au combat durant la Seconde Guerre mondiale. De ce nombre, 78.000 anciens combattants sont toujours répertoriés comme MIA. Cela comprend tous les services, tant en Europe et en Asie.

POW - WWII
Chapitre IV:

La Bataille des Ardennes a commencé avec l'offensive allemande le 17 décembre 1945. L'ordre provenant du haut commandement allemand, c'était que cette bataille devait être menée avec une «vague de terreur et de frayeur» et sans «inhibitions de l'homme." Il fut expressément déclaré que «les prisonniers de guerre doivent être fusillés, lorsque les conditions locales de combat l’exigeaient ». Un commandant de Compagnie dit à ses hommes:« Je ne vais pas vous donner l’ordre de fusiller des prisonniers de guerre, mais vous êtes bien formés comme soldat SS. Vous savez ce que vous devez faire avec les prisonniers sans que j’aie le besoin de vous le dire. »
Le même jour, 130 Américains capturés ont été massacrés à Malmedy en Belgique. Une poignée s’échappa. Ces hommes ont déclaré cette atrocité aux Officiers américains. La nouvelle se répandit bientôt dans les lignes américaines. Ils ne nous ont fait aucun quartier, nous ne leur avons fait aucun quartier.

Durant les combats, l'ennemi capturait parfois nos hommes. Cela pouvait se produire à différente occasion. Habituellement, si des forces supérieures en nombre accablaient des hommes durant le combat, ou si on manquait de munitions, le choix était la mort ou se rendre, le choix logique était de se rendre. Parfois, les blessés étaient laissés sur le champ de bataille. Dans mon cas, moi, infirmier, je suis resté aux soins des blessés.
Je me suis rendu moi-même et vingt blessés. Peu de temps après ma capture, j'ai été séparé des moins grièvement blessé pour prendre soin de huit hommes les plus grièvement blessés.

Dans un petit village composé de petites exploitations agricoles au Luxembourg, nous étions cantonnées dans une ferme, avec deux gardes allemands. Tous sauf un des blessés ont été installés dans la grange, attenant à la cuisine. Le plus grièvement blessé fut installé sur le plancher du salon. Il saignait abondamment d'une large blessure dans la partie supérieure de la jambe. A cette époque, je n'avais plus de bandages, et j'ai commencé à déchirer les draps de lit pour arrêter le saignement. Toutefois, je ne pouvais pas assez le ralentir. Le soldat est devenu de plus en plus faible.

Pour finir, j'ai convaincu des gardiens pour obtenir de l'aide pour cet homme. Le lendemain, un beau jeune soldat SS, en uniforme est venu avec un traîneau. Lui et moi avons mis le blessé sur le traîneau et nous avons commencé à descendre la rue du village. A ce moment, des obus d'artillerie américains commencèrent à nous tomber dessus. Certains obus étaient explosifs, d’autres incendiaires. En nous rendant à l'infirmerie allemande, il a fallu nous planquer de par et d'autre de la route et chercher à nous mettre à l'abri.

Le poste de secours dans le village voisin se situait dans la cave d'une maison. Nous avons descendus le blesser et puis j'ai essayé de parler aux médecins allemands et de les informer du problème. Ils ne parlaient pas anglais, et je ne m’exprimais pas en allemand. Ils m'ont demandé si je pouvais parler français ou italien. J'ai dit que je pouvais parler un peu d'italien. J'ai essayé de dialoguer, mais mes compétences linguistiques sont très limitées. Ils ont commencé à rire et à se moquer de moi. Je me suis énervé et cela se voyait! Quant à eux, ils se sont tellement mis en colère contre moi qu'ils ont dégainé leurs revolvers. Je suis remonté de la cave précipitamment par l’escalier et j’ai laissé le blessé avec eux. Le soldat SS me raccompagna jusqu’à la ferme. Environ un mois plus tard, j'ai vu cet homme blessé dans un des camps de prisonniers, le Stalag 12A. Il avait survécu.

Dans cette même ferme, où nous étions gardés, nous n’avons pas reçut de nourriture durant 4 jours. Nous n'en avions pas et les Allemands nous n’en donnèrent aucun. Les Américains ont recommencé à bombarder le village et les gardes allemands déguerpirent à la cave pour se protéger. Même si ils laissèrent leurs fusils dans la cuisine, je ne pouvais même pas songer à fuir. J'avais à m'occuper de blessés, qui étaient intransportables, et si je faisais quelque chose de bizarre, on aurait tous été descendus.

«Ma première tentative de cuisine »

À ce moment, la faim et le devoir l’emportèrent. J'ai commencé à regarder dans la cuisine pour de la nourriture. Il n'y avait pas grand chose. Cependant, il y avait un gigot d’agneau suspendu au mur. Comme je découpais un morceau de viande, le propriétaire de la maison entra. Il ne dit rien. J'avais le couteau à la main, et je voulais faire cuire. J'ai trouvé quelques cubes de bouillon, des pommes de terre à moitié pourries, et des oignons. J'ai mis une grande casserole sur le feu et j’ai commencé à cuisiner. Tout s'est bien passé, et j’étais content de moi et de ma première tentative pour cuisiner un repas. Le poêle était dans un coin de la cuisine et au-dessus du poêle il n'y avait pas de plafond, il n'y en avait pas non plus à l’étage. Le trou donnait sur le grenier. Le ragoût était sur le feu, ça sentait fort, j’étais fier et à ce moment, le bombardement américain repris très proche de la maison. La maison trembla violemment comme dans un tremblement de terre et des débris du grenier tomba dans mon ragoût. J'aurais du avoir un couvercle sur ma casserole.

Eh bien, je n'allais pas jeter cette nourriture et je n'ai pas osé essayer à nouveau, alors j’ai agité le ragoût dans la casserole, la nourriture et les débris du grenier ensemble. J'ai rempli chaque quart. Ils ont apprécié le ragoût et déliré au sujet de mes capacités cachées, jusqu'à ce qu'ils arrivent au fond de leur quart. Le fond était sablonneux. Je n'ai jamais admis que ce qui s'était passé.

Peu de temps après, j'ai été séparé des blessés et j’ai été détenu avec une centaine d'autres dans le grenier d'un monastère. Le premier étage abritait des soldats allemands, les cuisiniers, etc… Le deuxième étage était pour les blessés allemands. Il s'agissait d'un hôpital de campagne allemand. Les prisonniers américains étais contraint de travailler pour réparer la voie ferrée qui avait été bombardé durant la nuit, au déplacement d’obus d’artillerie allemande, et de travailler aux cuisines et aux soins des blessés allemands.

Au début, je pensais que les blessés allemands étaient américains, parce que la plupart d'entre eux portaient des uniformes américains capturés. J'y ai travaillé deux ou trois jours. Le dernier jour que j'ai travaillé dans cet hôpital, je devait plier une couverture. Le gardien allemand n'a pas aimé la façon dont je la pliais. Il m'a juré dessus en allemand, et a injurié les américains de toutes sortes de noms que la morale réprouve en allemand, et que je ne comprenais pas. Je n'aimais pas cela et j'ai dit "nix, nix Dutch", en répétant les mêmes mots. Cela l'a beaucoup énervé. Il dégaina son revolver et le pointa sur moi. Je mis mes mains derrière moi et lui dit: «Tire, salaud!" Je ne pense pas qu'il comprenait l'anglais. Si ça avait été le cas, il aurait tiré probablement. Eh bien, non, je suis ici pour raconter l'histoire. Le lendemain, il y eu de nouveau un appel pour un "Asarni" le mot allemand pour infirmier, aux travaux à l’infirmerie. J'ai envoyé mon camarade prisonnier "Ray Miller" pour prendre ma place. Il obtint un repas chaud et il fut éternellement reconnaissant.

Ensuite, nous avons été déplacé dans une ville appelée Prüm, puis à Geroldstein. À Prüm, l'un des prisonniers américains était malade et cloué au lit. Il reçut l’ordre de se lever et d’aller travailler, il refusa et fut abattu par un gardien nommé "Eisenhower".

Nous avons ensuite marché jusqu'à un dépôt de chemin de fer et nous avons été parqué dans des wagons qui étaient conçus pour transporter quarante hommes. Les Allemands nous parquèrent à 90 par voiture. On était si serré que l'on ne pouvait s'asseoir qu'avec quelqu'un assis entre les jambes Nous étions là depuis deux ou trois jours et nous avions reçu seulement trois morceaux de fromage et pas d'eau. Les avions américains ont bombardé la gare de chemin de fer alors que nous étions impuissants dans les wagons. Pourtant, nous les encouragions.
Quand nous sommes sortis de la wagons, nous avions tellement soif que nous nous sommes mis à quatre pattes et avons bu dans des flaques d’eau sur le sol comme des chiens. En même temps, d'autres ont été urinés.

Le premier camp de prisonniers de guerre où je suis allé fut le Stalag 12A, à Limburg. Pour arriver là, nous avons marchés au moins 130 km sous bonne garde. Il a fallu environ trois jours. Ensuite, nous avons reçut un repas de soupe chaude. Nous étions en février 1945 et il faisait froid. Je suis arrivé à Bad Orb, Stalag 9B le 28 Février et j’y ai passé environ cinq semaines dans cet enfer. Quand nous sommes arrivés dans ce nouveau camp de prisonnier, c’était une grande caserne vide. Il n’était pas chauffé, pas d’électricité, ni toilettes, et pas de lits. Ce bâtiment contenait 300 prisonniers de guerre, 150 de chaque côté. Il avait un évier avec un robinet. L'eau n'arrivait qu'au goutte à goutte. D’ordinaire, environ cinq hommes ou plus faisaient la queue pour l'eau. Nous avions un trou au centre du bâtiment servant de toilette. Chacun d'entre nous souffrit de dysenterie, probablement causée par l'eau du robinet polluée. La puanteur était insupportable. On nous a distribué une petite couverture très mince de moins d'un mètre sur un. On pouvait à peine trouver assez de place sur le sol pour dormir. Comme il faisait sombre et que nous souffrions tous de dysenterie, il y avait un flux constant d'hommes qui allait au trou dans le plancher. Ces hommes ne voyaient rien, ils y allaient pas à pas en dérangeant ceux qui dormais. Il était maudit ce qui réveillait les autres. Nous avons eu très peu de sommeil.

Nourriture
Dans la matinée, on nous a donné une tasse de quelque chose qui ressemblait à du café. C'est tout ce que nous avions pour le petit déjeuner. A midi, nous faisions la queue pour une soupe ou un ragoût. Nous avons chacun reçut une louche pleine. Parfois, je n'acceptais pas, car cela sentait les ordures. J'avais peur que cela fasse plus de mal que de bien. Dans la soirée, sept d'entre nous (chacun d'entre nous ont été assignés à des groupes de sept) se partagent une miche de pain aigre allemand. Il était lourd et petits. Chacun à tour de rôle devions trancher le pain. Le dernier homme qui recevait une tranche était l'homme qui coupait. Il finit par obtenir la dernière tranche, la plus petite. Chacun de nous avons reçut un petit peu de margarine avec le pain. J'ai découvert récemment que 25% des ingrédients de ce pain était de la sciure de bois.

Chaleur
Chaque jour, un homme de chaque côté du baraquement était choisi pour aller avec les gardiens allemands dans les bois et ramasser du bois pour un poêle situé de chaque côté de la caserne. Il était autorisé à prendre un certain nombre, et pas plus. S'il en prenait plus, il était fusillé. Le bois était pour deux heures de chaleur.

Poux
Ces minuscules créatures nous mordaient jour et nuit. Ils nous infestèrent partout, nos vêtements et notre corps. Les Allemands ne nous donnèrent aucune aide pour les éradiquer. On en a souffert.

Ordure
Nous n'avons prit aucune douche, ou des vêtements propres. Dans mon cas durant quatre mois, nous n'avons pas reçut de savon ou de fourniture de toilette. Bien sûr, je ne me suis pas brossé les dents durant tout ce temps. Les Allemands ne nous prêtèrent aucune attention du point de vue médicale aussi bien pour les blessés que pour les malades. Dans ce camp il y avait 3.000 Américains et il y eu d'autres nationalités mais qui ont été séparés de nous. Je me souviens d’un des Américain qui a trouvé la mort au camp. Il s’appelait Albert Cardini de Gloucester. Je l'ai rencontré environ une semaine avant sa mort. Il était dans son lit, trop faible pour se lever. Lors de ma prochaine visite, il avait disparu. Il était mort. Durant la première semaine que j'étais là, un Américain mourait presque chaque jour. Durant la deuxième semaine, la moyenne était un mort par jour. Lors de la troisième semaine, la moyenne était d'environ deux par jour. Avant que la 7th Cavalry Division ne nous a libérée, j'ai vu le cortège funèbre partir avec quatre corps.

Le lecteur doit savoir que nous étions tous des hommes avec le grade de Soldat. L'âge moyen était d'environ 19 ou 20 ans. Ceux qui ont vécu cette épreuve avait perdu un tiers ou plus de leur poids normal. Pour ma part, je pesais environs 68 kilos avant de me rendre avec les blessés et quand on m’a libéré, je pesais moins de 45 kilos. La 7th Cavalry (Light Tank) est arrivé le 2 avril 1945, le lendemain de Pâques de cette année là. La veille, tous les gardes Allemands avaient disparus. Le 3 avril, commencèrent à arriver des camions chargés de ration C. On nous a dit de ne pas trop manger, cela pouvait nous tuer. Certain non pas écouté et en sont mort.
Le 4 et 5 avril, plusieurs camions 6x6 sont venus nous chercher. Il a fallu deux ou trois jours de plus pour nous faire quitter le camp et ensuite de nous traiter contre les poux. Ensuite, nous avons été emmenés à 16 ou 24 kilomètres vers une grande tente de l’armée. Elle était équipée de douches chaudes. On s’est d’abord déshabillé, puis on nous a dit de nous enduire avec de l’essence pour tuer les poux surtout sous nos bras, nos parties intimes et nos têtes. Ce fut efficace. Ensuite, nous avons pris une douche chaude et à l’autre bous de la tente, on nous a donné des vêtements propres. Ce fut notre première douche et les premiers vêtements propres depuis 4 mois. Ensuite, nous avons pris un avion à Francfort en Allemagne et transporté jusqu’au Havre en France au Camp Lucky Strike.

Au Camp Lucky Strike on nous a nouveau dit de « ne pas trop manger », parce que nos organismes étaient faibles et un excédent de denrées alimentaires pouvait nous tuer. Et encore une fois, nous n'avons pas tenu compte de cet avis. Ray Miller et moi faisions la queue pour le petit déjeuner à l'une des cuisines de campagne. Nous mangions notre petit-déjeuner, puis on refait la file à une autre cuisine de campagne, pour un autre petit-déjeuner. Au déjeuner, nous avons fait de même et pour le dîner à nouveau la même chose. Nous avons mangé six repas par jour, et nous n’obtenions pas suffisamment de nourriture. Durant mon séjour au camp, mon palais me fit souffrir. Je l’ai signalé au médecin. Il m’a dit que c'était le résultat d'une mauvaise alimentation, une "malnutrition". Sur le bateau qui nous ramenait aux Etats-Unis, j'ai noté toutes les morsures des poux que j’avais sur tout mon corps que j’ai eu au camp de prisonnier.
Presque trois mois plus tard, alors que j’étais au Lake Placid, j'ai été à nouveau examinée par un autre médecin. Je me suis plaint que mes cheveux sur ma tête étaient en train de disparaître très rapidement. Le médecin se mit à rire. J'attendais une réaction de profonde sympathie. J'ai été en vain préoccupé par ma perte de cheveux. J'avais passé sept semaines dans les lignes au front, trois mois dans des camps de prisonniers de guerre allemands, et cette semaine là, j’avais fêté mon 20ème anniversaire. Le médecin avait raison. J'avais la chance d'être en vie, avec ou sans cheveux.

Je serais pour toujours honoré de m’être battu avec ses braves et courageux hommes.
-- Michael Linquata

Source : L'amiral , Administrateur du forum : http://us.army.39.45.xooit.com
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